trouble de l'attention chez l'enfant
Dr claude Jean PARIS
TDA/H
TDA/H
signifie Trouble Déficit de l'Attention / Hyperactivité. Le DSM IV (classification
américaine)
décrit trois symptômes pouvant être présents dans cette pathologie:
- le trouble de l'attention
- l'impulsivité
- l'hyperactivité.
Il existe trois
sous-types de TDA/H:
- trouble de l'attention dominant,
- hyperactivité et impulsivité,
- forme mixte avec les trois symptômes.
Selon le
DSM IV la principale caractéristique du TDA/H est le mode persistant des
troubles
entraînant
une gêne significative dans plusieurs domaines et un net retentissement sur le
fonctionnement
scolaire et social. Deux aspects importants sont à prendre en
considération:
la permanence des symptômes et la variabilité d'intensité de ceux-ci selon
les
situations (fluctuations en fonction de l'effort que doit fournir l'enfant). Il
est important
d'identifier
les troubles spécifiques de l'enfant afin d'apporter une aide adaptée à ses
besoins.
Nous allons
maintenant détailler l'expression de chaque symptôme.
1) Trouble de l'attention
L'enfant
TDA/H est très facilement distrait car il perçoit tous les stimuli avec un même
degré
d'importance, il ne parvient pas à donner la priorité à une source
d'information (ex:
le bruit
d'une règle qui tombe est à niveau égal avec le maître qui parle).
Ainsi il
est difficile pour lui de garder une attention soutenue pendant longtemps. Il
décroche
souvent, n'écoute pas la consigne en entier car cela lui demande sans cesse des
efforts.
Il
rencontre des problèmes d'organisation et de planification de la tâche à
effectuer, il a du
mal à
commencer la tâche et à l'exécuter entièrement.
2) Impulsivité
L'enfant
répond ou agit sans prendre le temps de réfléchir. Il répond à une
sollicitation
avant la
fin de l'énoncé, il fait des conclusions hâtives. Il est incapable de
fonctionner par
étapes, et
prévoir le déroulement. On retrouve cela dans les rédactions qui manquent de
progression
logique et contiennent des contre-sens. Il fait des digressions (passe du coq à
l'âne),
intervient au mauvais moment, répond à côté. Il n'attend pas son tour pour
parler
ou pour
jouer.
Il ne peut
pas se contrôler, se canaliser. Il vit uniquement dans le présent. On observe
une
absence
d'anticipation des conséquences de ses actions que ce soit sur le plan physique
(ex:
traverser sans regarder, blesser quelqu'un...) ou social (ex: dire ce qu'il
pense à voix
haute).
3) Hyperactivité
On constate
une agitation motrice excessive: il bouge sans cesse, il se lève au moindre
prétexte en
classe. Il est toujours en mouvement à son bureau: fait grincer sa chaise,
tripote un
crayon, le fait tomber... Il répond à voix haute à son voisin. Son comportement
perturbe le
cours. Il se met parfois en danger, il peut être agressif sans le vouloir et
bousculer
les autres.
Conséquences
possibles:
- autonomie entravée, progrès lents
- baisse de l'estime de soi
- trouble du comportement fréquent
- apprentissages difficiles car
l'attention est un préalable pour apprendre
- trouble de construction de la
personnalité
- désordre de la pensée car les
informations sont sélectionnées « en gruyère »
- fatigabilité, lenteur, rendement
insuffisant
- son comportement n'évolue pas car
il n'apprend pas de ses erreurs
- retentissement sur la vie
familiale, scolaire et sociale
- anxiété, stress
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Voici les
principales aides à lui apporter rapidement:
- instaurer un climat de confiance avec des repères stables pour le
rassurer
- améliorer son estime de soi en le félicitant et en
l'encourageant au maximum
- éviter les doubles tâches
- éliminer les sources de distraction
- veiller à ce qu'il se mette au travail et qu'il reste
concentré
- lui offrir des opportunités de bouger
- stopper son impulsivité
- favoriser les liens sociaux
Vous
trouverez ensuite des pistes pratiques classées par rubrique. Toutes les aides
citées
ne sont pas
applicables à tous les enfants TDA/H.
Il est important de mettre en place celles qui lui seront
bénéfiques en collaboration
avec toute l'équipe, à commencer par l'enseignant.
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Table des matières
INSTALLER UNE ROUTINE
Un cadre
structuré l'aide à améliorer son auto-contrôle. Il lui faudra du temps pour
intégrer
les différentes routines mais à force de répéter il les automatisera et
trouvera
des avantages.
Mettre en
place un agenda ou un calendrier. Afficher l'emploi du temps.
Lui
rappeler les horaires et les activités de la journée. Les symboliser par des
dessins.
Procéder à
un rituel pour s'installer en classe, déposer son manteau, s'asseoir,
sortir ses
affaires du cartable.
Anticiper
les changements de routine, le prévenir de ce que l'on va faire afin de
faciliter
les transitions entre les activités.
Établir en
collaboration avec l'enseignant des routines pour noter les devoirs ainsi
que pour
les rendre.
BOUGER
Permettre à
l'enfant d'avoir des occasions de bouger, de se défouler. Lui demander
de
distribuer les cahiers, les feuilles, effacer le tableau...
Un coussin
gonflable permet à l'enfant de bouger sur sa chaise sans déranger les
autres.
Ne pas le priver
de récréation.
Lui donner
des objets calmants comme une balle anti-stress.
Instaurer
des moments de pause, d'étirement, de mouvement. Il a besoin de temps
de rupture
et de décompresser.
S'il a
besoin de bouger pendant un exercice mais que cela ne perturbe pas la
réalisation
de cet exercice le laisser faire. Par exemple l'autoriser à jouer avec son
crayon s'il
fait son exercice car lui demander d'arrêter serait pour lui un effort
supplémentaire.
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COMPORTEMENT
Parler
d'une voix ferme mais douce pour décrire le comportement attendu. Lui
rappeler ce
comportement lors de situations particulières (par exemple pour la
venue d'un
intervenant extérieur ou pour une sortie scolaire).
Utiliser un
langage précis pour décrire les comportements positifs de l'enfant.
L'encourager
et multiplier les façons de dire « bravo ».
Mettre en
place des règles de base si besoin (ex: être prêt à apprendre, respecter
ses
camarades...)
Le ramener
à l'ordre avec un indice discret et simple comme poser votre main sur
son épaule.
Cette technique est efficace pour les comportements mineurs ou les
changements
de sujet.
Observer le
comportement de l'enfant, les évènements qui précèdent et les
conséquences
qui suivent ce comportement afin de connaître les facteurs
déclenchant
un comportement positif ou négatif ainsi que les facteurs pour
apaiser la
situation.
Tolérer les
débordements mineurs.
Les
punitions classiques sont inutiles, le renforcement des comportements positifs
est plus
efficace. Bannir les permis à points.
Cibler un
comportement à la fois, établir des priorités.
Limiter la
réaction des camarades pour ne pas l'encourager.
Utiliser
plutôt des consignes positives (ex: « marche calmement pour rentrer en
classe » et
non « ne cours pas ») et affirmatives (éviter de lui demander: « peux tu
arrêter
de... »). Lui dire ce qu'il doit faire plutôt que ce qu'il ne doit pas faire.
Les
récompenses doivent être variées, fréquentes, immédiates et amusantes ou
plaisantes
à faire. Voici quelques exemples de récompenses: 5 minutes de temps
libre,
écouter de la musique ou une histoire, faire un dessin, choisir un livre que
l'enseignant
lira, s'occuper de l'animal de la classe s'il y en a un, jouer sur
l'ordinateur,
choisir un autocollant, faire un jeu...
Mettre en
place une feuille de route que l'élève présentera à chaque professeur à
la fin du
cours. Cette feuille permettra de noter le comportement de l'enfant et de
voir son
évolution.
Éventuellement
établir un contrat de bonne conduite en début d'année. Le
nombre de
règles doit être restreint, utiliser des mots simples et des phrases
courtes,
illustrer certaines règles.
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L'ACCOMPAGNER DANS UNE TACHE
Solliciter
son attention avant tout début d'activité, l'inciter dans la mise en route
de
l'exercice.
Après
l'avoir mis en position d'écoute et avoir donné la consigne on peut lui
demander de
la reverbaliser. Il peut aussi se dire « je chuchote dans ma tête ce que
la
maîtresse dit ».
Reprendre
les consignes point par point de façon claire et concise. Utiliser des
mots de
transition comme: d'abord, premièrement, ensuite, après...
Renforcer
la consigne donnée à l'oral par des mots clés à l'écrit. L'encourager à lire
la consigne
plusieurs fois.
Surveiller
l'exécution de la tâche, le recentrer sur ce qu'il fait.
L'encourager
à demander quand il ne comprend pas.
Donner
d'abord les grandes lignes du cours, l'idée générale puis donner les détails
après afin
qu'il repère les informations importantes.
Mettre
l'accent sur les points importants en surlignant, entourant.
Quand c'est
possible montrer un exemple du travail achevé.
L'encourager
à utiliser un dialogue intérieur pour procéder par étape (ex: « Que
dois-je
faire en premier? »).
Procéder
étape par étape, décomposer systématiquement, fractionner le travail.
Donner les
instructions une à une. Faire des demandes claires et courtes.
Rendre la
tâche gratifiante et motivante pour que l'enfant ne se lasse pas. Il aime
le
renouveau, soyez créatif! Utiliser l'informatique pour varier les supports si
possible.
Donner des
indices pour initier les réponses.
L'aider à
s'organiser en fournissant des repères méthodologiques.
Utiliser
dès que possible la manipulation d’objets.
Réduire la
charge de travail pour qu'il puisse terminer la tâche (important pour son
estime de
soi).
BANNIR LES DOUBLES TACHES
Il est
incapable de faire deux choses simultanément car sa mémoire de travail a
une
capacité limitée. Pour cette raison, toujours lui demander une seule tâche à la
fois.
Donner une
seule consigne à la fois, reformuler et répéter si besoin. Fractionner si
nécessaire.
Ne pas
faire écrire l'élève s'il doit écouter l'enseignant. Ou alors lui demander de
noter
seulement les mots clés ou le plan du cours.
La consigne
doit être courte, claire et précise pour cibler un seul objectif.
Faire une
liste des étapes à suivre avec des mots clés et lui faire barrer les étapes
au fur et à
mesure.
Éviter les
tâches complexes.
ELIMINER LES SOURCES DE DISTRACTION
Avec
l'accord de l'enseignant, enlever les dessins inutiles et aérer les documents.
Ne pas
installer l'enfant à côté de la fenêtre, à côté des appareils d'air climatisé
ou
de
chauffage, près des portes, des zones où il y a du passage dans la classe,
fermer la
porte.
Le placer à
côté d'un enfant calme, l'entourer d'élèves qui serviront de modèles
positifs.
Suggérer à
l'enseignant d'éviter de surcharger les murs de la classe, mettre une ou
deux
affiches sur les apprentissages du moment puis les enlever pour afficher les
suivants.
Parfois
écouter de la musique avec un casque lui permet d'ignorer les autres
distractions
ou au contraire il peut préférer travailler dans le silence et mettre des
bouchons
dans les oreilles.
Éliminer
les objets qui nuisent (élastique, jouets bruyants...) et les ranger
immédiatement.
Ne laisser
que le matériel nécessaire sur le bureau.
Ne pas lui
donner trop d'informations à la fois. Si l'enseignant donne des repères
en couleur
sur une fiche, ces repères ne doivent pas être trop nombreux sinon ils
sont source
de distraction.
Penser à
effacer les notes de l'exercice précédent sur le tableau.
ATTENTION
Le
canaliser, le recentrer. Passer par différents sens pour le reconcentrer (le
regard,
le toucher,
la vue d'un pictogramme...).
Lui
apprendre à adopter une stratégie d'écoute: pour écouter on regarde la
personne,
on pose son crayon, on pose ses mains sur le bureau et on se met en
projet (on
a un objectif).
L'enfant
TDA/H vit dans le présent, il faut donc absolument faire partie de ce
moment
présent. Il faut tout de suite donner un feedback sur son action, que le
retour soit
positif ou négatif il doit être donné immédiatement.
Donner un
plan du cours.
Mettre en
couleurs les points importants de sa leçon pour attirer son attention sur
ceux-ci.
Cacher les
exercices qui suivent pour qu'il se focalise sur celui qu'il doit faire.
Pour
maintenir son attention il est important de freiner toute persévération
(répétition
pathologique), toute digression d'un geste, de la voix ou d'un regard.
Utiliser si
possible l'informatique pour susciter de l'intérêt.
Avec
l'accord de l'enseignant, laisser le choix à l'élève soit sur l'activité parmi
une
sélection,
soit sur le thème... de façon à l'impliquer dans son apprentissage.
Alterner
les activités moins attractives, répétitives ou passives avec d'autres plus
dynamiques.
Préférer
les activités courtes afin qu'il puisse maintenir son attention tout au long
de la
tâche. Diviser le travail si besoin.
Introduire
de la nouveauté tout en restant dans la routine. Les nouveaux supports,
les
nouvelles activités le motivent. Un enfant TDAH peut se surpasser si la
motivation
est là.
IMPULSIVITE
Pour
réduire l'impulsivité utiliser la méthode « s’arrêter – réfléchir – agir »,
cela
permet à
l'enfant de prendre le temps de la réflexion pour répondre.
Éviter les
QCM (il donne souvent la première réponse).
Lui dire de
commencer quand on l'autorise, et lui donner le stylo à ce moment-là.
Créer une
fiche méthodologique et la sortir quand c'est nécessaire. Dessiner 4
pictogrammes
représentant:
un feu
rouge= je m'arrête
un visage
avec une loupe= je regarde
un visage
avec des points d'interrogation= je me questionne
une flèche
qui part dans 2 directions= je décide.
Pour qu'il
écoute la consigne entièrement lui dire d'attendre la fin puis lui
demander de
la répéter.
Afin qu'il
ne coupe pas la parole aux autres et qu'il n'oublie pas ce qu'il voulait
dire, lui
faire noter un mot clé pour se souvenir de son idée quand se sera son tour
de parole.
AUTONOMIE
Fixer des
objectifs précis à atteindre ( exemple: écouter les consignes, avoir un
cahier
organisé et soigné, terminer son exercice à temps). Déterminer des priorités
dans les
objectifs et lorsqu'ils sont atteints passer aux suivants. Puis fixer des
objectifs
d'après la demande de l'enfant; il peut lui même remplir une fiche
expliquant
l'objectif qu'il a choisi, pour quelles raisons, comment il va atteindre
son
objectif, comment savoir s'il progresse vers son objectif et évaluer la façon
dont il s'y
est pris.
Estomper
progressivement les aides dès que possible.
Lui
apprendre à s'autocorriger après chaque exercice.
Toujours se
situer juste au-dessus du niveau de l'enfant pour qu'il progresse avec
votre aide
sans le décourager. Par exemple s'il intervient environ 10 fois sans
demander la
parole commencer par lui demander d'interrompre moins de 5 fois
puis passer
à 2.
Les
pictogrammes vus dans la rubrique impulsivité seront d'abord donnés à
l'enfant,
puis il devra lui-même les sortir au moment voulu, et enfin il devra penser
aux étapes
sans la fiche.
Utiliser
des listes de contrôle, des fiches méthodologiques. La mise en place d'un
classeur de
routines avec des fiches de procédures permettra d'autonomiser
l'enfant
dans certaines tâches (ex: une fiche pour la vérification de la trousse).
Apprendre à
l'enfant l'auto-instruction par une explicitation verbale des stratégies.
Cette
méthode consiste à suivre les 5 étapes suivantes:
- le modèle est donné par l'adulte qui verbalise son action
- l'enfant fait l'action et l'adulte verbalise
- l'enfant réalise l'action seul en verbalisant
- l'enfant chuchote
- l'enfant intériorise le discours
Lui
enseigner l'autosurveillance et l'autoévaluation. D'abord à l'aide de listes
créées avec
lui, puis de listes qu'il fera lui-même selon ses besoins et qui seront
progressivement
abandonnées une fois la méthode de travail automatisée.
Instaurer
un signal incitant l'enfant à se demander s'il fait ce qu'il est censé faire,
s'il est
bien concentré.
Établir une
fiche journalière pour évaluer les progrès de l'enfant pour les
principaux
objectifs (ex: écoute les consignes, se met au travail facilement,
respecte
ses camarades...).
Mettre en
place des astuces pour ne pas rester coincé sur une question (ex: relire
la
consigne, souligner les mots importants, sauter la question et y revenir plus
tard).
Parler à
voix haute ou chuchoter peut l'aider à procéder par étapes et à rester
concentré.
MATERIEL, ENVIRONNEMENT CLASSE
Noter son
nom sur ses effets personnels.
Fournir une
image ou une photo représentant son bureau rangé.
L'aider à
organiser son cartable.
Vérifier
son agenda. S'il est trop fatigué en fin de journée pour noter seul les
devoirs
essayer de voir avec l'enseignant si les élèves peuvent les écrire le matin.
Mettre en
place un système de pense-bêtes, créer une liste des affaires qu'il doit
prendre
dans son cartable. Cependant il faut parfois tolérer les oublis.
Lui
conseiller d'utiliser un cahier (style « activebook » ou « Twin book ») avec
des
intercalaires
par matière pour ne pas avoir de feuilles volantes qui se perdent.
Faire un
inventaire du matériel qu'il aime utilise, avec lequel il est à l'aise, qui
l'aide
à
s'organiser. Quel crayon, quelle couleur, quel papier, quel logiciel, quel
dictionnaire...
Que préfère-t-il?
De même
pour ce qui l'aide dans la classe: quel endroit, quelle couleur de craie ou
feutre au
tableau, quelles police et taille d'écriture lui sont favorables?
GESTION DU TEMPS
Utiliser un
time timer (chronomètre visuel disponible chez hoptoys) pour que
l'enfant
visualise le temps qui passe.
Matérialiser
les activités et le temps de travail.
Afficher
les horaires de la journée.
Il vit dans
le présent, pour lui maintenant c'est tout de suite et tout à l'heure c'est
trop loin
(dur d'accepter une récompense tout à l'heure). Le futur est inconsistant
et le passé
vite oublié.
Travailler
le traitement des informations séquentielles: lui faire trouver les étapes
d'une
action.
Pour ne pas
faire ses devoirs à la dernière minute, fractionner les devoirs les plus
lourds.
Exemple: DM de maths à rendre dans 2 semaines, noter dans l'agenda pour
la semaine
suivante « faire la moitié du DM de maths » puis pour la date prévue
« finir et
rendre DM de maths ».
Pour lui
faire prendre conscience du temps qui passe, lui faire estimer le temps
nécessaire
pour réaliser telle ou telle tâche. Puis le chronométrer pendant qu'il
effectue la
tâche et comparer avec le temps estimé.
RELATIONS SOCIALES
Il est
difficile pour l'enfant TDA/H de prendre l'autre en considération. Et le regard
des autres,
qui normalement est un des premiers régulateurs de socialisation, a
moins
d'effet sur lui. Lui faire part des attitudes sociales appropriées.
Lui faire
prendre conscience des conséquences de ses actes, de l'effet de ses
comportements
sur les autres et lui apprendre à anticiper les réactions d'autrui
face à
certaines conduites.
Expliquer
le TDA/H aux autres enfants peut améliorer leur compréhension, leur
acceptation
du trouble et faciliter les relations amicales.
Il est
parfois plus facile pour lui de créer des liens avec des enfants plus jeunes,
l'essentiel
est qu'il crée des liens sociaux.
Mettre
l'accent sur les attitudes suivantes: attendre son tour, écouter et répondre,
comprendre
le langage corporel et les tons de voix, partager et collaborer, savoir
quand
utiliser sa voix interne ou externe.
L'encourager
à observer les indices sociaux, décoder le ressenti des autres et leurs
attentes
dans l'interaction en lui donnant des exemples concrets.
En cas de
conflit: relever chaque point de vue, présenter le problème comme un
problème
collectif (ne pas dire « tu as un problème » mais « c'est un problème »),
faire
chercher à chacun une solution, proposer une solution en tant qu'adulte afin
que chacun
y trouve son compte.
Faire
patienter l'élève pour attendre son tour de parole pour répondre à la
question de
l'enseignant. Récapituler les éléments de sa réponse ou l'écrire pour
ne pas
l'oublier.
Lui
expliquer qu'il ne faut pas couper la parole aux autres, qu'on peut blesser des
gens avec
la parole.
Dresser une
liste des comportements inadéquats en situation de groupe et les
illustrer
par des dessins humoristiques. Faire un bref rappel de cette liste avant la
récréation.
EVITER LES SITUATIONS DE CRISE
Aménager un
coin détente ou retour au calme dans la classe. Lors d'un conflit il
faudra
d'abord passer par ce retour au calme.
Si besoin
rentrer quelques minutes avant la fin de la récréation pour faire une
activité
plus calme qu'il apprécie.
Prendre du
recul, son comportement n'est pas contre vous, c'est la pathologie qui
s'exprime
ainsi. Éviter de s'énerver. Ne pas entrer dans son jeu et éviter la
confrontation.
Prévenir
l'enfant que s'il continue il sera sanctionné en l'informant de la sanction
qui sera
donnée. Une fois que la sanction tombe, la punition doit avoir lieu
immédiatement.
La sanction peut être par exemple de sortir 5 minutes de classe.
Une fois de
retour en classe l'écart est oublié.
Informer
l'enfant des règles de conduite à suivre. Ces règles doivent être claires,
constantes,
bien définies et en nombre limité. Ce cadre structuré offre un
sentiment
de sécurité à l'enfant.
Savoir dire
non de manière claire.
Faites ce
que vous dites et dites ce que vous faites.
Ignorer
l'impulsivité verbale.
Tenter de
décourager les comportements indésirables. Lui faire comprendre que
c'est «
assez », à chaque fois que l'enfant atteint la limite il faut sanctionner.
Utiliser la
méthode en comptant jusqu'à trois pour lui laisser une chance de se
recadrer.
Tolérer les
petits écarts.
L'encourager
à utiliser des stratégies de maîtrise de la colère comme la respiration
profonde,
la visualisation de situations agréables...
ESTIME DE SOI
L'encourager et le féliciter, les
renforcements positifs sont indispensables. Mettre
en valeur
tous les progrès même minimes. Le féliciter en restant réaliste, il faut
tout de même
qu'il connaisse ses faiblesses pour avancer (il est parfois plus juste
de lui dire
« tu aurais pu mieux faire »).
Expliciter
le trouble à l'enfant, lui faire prendre conscience de ses difficultés.
Expliquer
ce que c'est de se contrôler. Lui dire qu'il n'y est pour rien, le
déculpabiliser.
Le rassurer en lui disant qu'on va essayer de faire autrement pour
contourner
le problème.
Il existe
des livres pour expliquer le TDA/H avec des mots simples comme Le
cousin
hyperactif de Jean Gervais.
Mettre l'accent
sur ce qui est réussi, le valoriser au maximum. Quand il réussi, lui
faire dire
« Je peux y arriver ».
Parler avec
lui de ses moments de fierté et des déceptions qu'il vit. Exprimer ses
émotions,
ses sentiments.
Ne pas
juger son travail en le comparant aux autres.
Être un
adulte en qui il peut avoir confiance.
Éviter les
facteurs de stress.
Lui
proposer de lire le chapitre qui le concerne dans le livre 100 idées
pour mieux
gérer les
troubles de l’attention (édition Tom Pouss).
Passer par
ses champs d'intérêt offre à l'enfant l'occasion de s'épanouir et de
prendre
confiance en lui. Il s'impliquera aisément dans une activité qui le
passionne.
Noter les
progrès sur le carnet de liaison. Établir une continuité entre les exigences
parentales
et les exigences scolaires en échangeant avec les parents.
Lui donner
des responsabilités.
Dresser une
liste des qualités de l'enfant TDA/H: a beaucoup d'énergie, remarque
tout ce qui
se passe autour de lui, réagit rapidement, a le sens de l'humour, a de
l'imagination,
est créatif.
Lui offrir
la possibilité de participer à des activités mettant en avant ses talents (ex:
sport,
musique, théâtre...).
Accorder
des prix, des mini diplômes...
Recréer une
dynamique et une motivation pour le travail grâce à des compliments
et des
récompenses en visant la qualité et non la quantité. Le récompenser selon
ce qu'il
aime et tout de suite.
Ne pas lui
reprocher ce qui relève de son handicap. Il ne parvient pas à se
contrôler.
LECTURE
Lui laisser
le temps nécessaire.
Utiliser
son doigt, une règle ou un cache avec une fenêtre (faire un trou dans une
feuille
correspondant à une ligne du livre et glisser la feuille au fur et à mesure).
Enlever les
illustrations inutiles si elles perturbent son attention.
Savoir si
la taille et la police d'écriture jouent sur son déchiffrage et trouver celles
qui sont le
mieux adaptées pour lui.
Si la
lecture est difficile pour lui, travailler en collaboration avec l'enseignant
pour
choisir un
livre de lecture plus adapté, des textes plus courts ou moins durs.
Encourager
l'élève à vérifier sa compréhension au fil de sa lecture. À la fin de la
lecture,
résumer le sens général du texte avec lui. Si le texte est long lui faire noter
un mot clé
par paragraphe.
S'il lit un
mot pour un autre, le faire passer par le sens de la phrase, lui apprendre à
se servir
du contexte.
Apporter
une stratégie de lecture dans le cadre d'un exercice où il faudra répondre
à des
questions. Commencer par lire les questions pour savoir ce qu'il cherche.
Éventuellement
il peut utiliser un système de code couleurs pour chaque question
il
soulignera la réponse de la même couleur dans le texte.
Observer le
titre et les illustrations pour imaginer le thème de l'histoire.
Lui faire
relire ce qu'il ne comprend pas. Si du vocabulaire lui pose problème,
apprendre à
chercher les mots dans le dictionnaire.
Faire des
liens, mettre du sens sur ce qu'il vient de lire.
ECRITURE ET GRAPHISME
Utiliser un
embout pour mieux tenir son crayon si nécessaire.
Un chevalet
peut l'aider à copier ce qui est noté au tableau car le passage du
tableau qui
est vertical à son cahier qui est à plat peut parfois être difficile. Réduire
progressivement
l'inclinaison.
Si le
graphisme est trop difficile pour l'enfant, trouver un camarade pour
photocopier
les leçons ou récupérer le cours de l'enseignant s'il est informatisé.
Dès que
possible soulager l'écrit s'il est laborieux pour l'enfant; lui proposer des
textes à
trous (ex: pour la grammaire), lui demander une réponse verbale. Réduire
la quantité
de travaux écrits, éviter de faire un brouillon trop détaillé qui le
fatiguerait
ou pourrait le décourager avant de rédiger au propre.
Pour
améliorer sa lisibilité: donner un modèle de lettres bien formées avec des
repères par
rapport à la ligne (les lettres qui montent comme le L s'arrêtent ici, et
celles qui
descendent là), échauffer les doigts, être bien assis, l'écriture en script
est parfois
plus facile que l'écriture cursive. Si l'écriture est trop laborieuse
apprendre
la saisie au clavier (il existe des logiciels pour automatiser la saisie et
des
claviers pour enfant).
L'encourager
à éviter toute précipitation pour éviter les étourderies.
Relire de
façon stratégique son écrit afin de rechercher un type d'erreur à la fois,
par exemple
il relit d'abord en cherchant les erreurs portant sur l'orthographe
d'usage en
se posant la question « les mots sont-ils correctement
orthographiés?
», puis chercher les erreurs grammaticales en se demandant « ai-je
bien pensé
aux accords? ».
Fournir des
conseils pour prendre des notes: quelles informations retenir, quelles
abréviations
utiliser, comment être clair et organisé pour se relire facilement.
Utiliser
l'acronyme MAPO comme liste de vérification: Majuscules, Apparence
générale,
Ponctuation, Orthographe.
Travailler
avec un logiciel de traitement de texte lui permet de repérer ses erreurs
et
d'appliquer les règles pour se corriger.
Apprendre à
utiliser le correcteur d'orthographe d'un logiciel.
Pour les
plus grands, la production de rédactions peut être facilitée par l'utilisation
d'un
ordinateur. Le brouillon pourra plus facilement être corrigé et transformé. Il
faut
s'entraîner à trouver les idées de départ, puis les structurer pour obtenir un
texte
cohérent. Enrichir son réseau sémantique en travaillant sur les synonymes.
MATHEMATIQUES
Utiliser
des feuilles à carreaux pour les conversions et pour les opérations pour
pouvoir
aligner les chiffres.
Réduire la
quantité d'informations sur une page.
Utiliser un
cache avec une fenêtre permettant de ne voir qu'une seule question.
Comme pour
les lettres donner un modèle pour l'écriture des chiffres.
Choisir une
couleur pour chaque signe opératoire afin d'attirer son attention sur le
type
d'opération qu'il doit faire.
Le but
étant de travailler les notions mathématiques, limiter la copie des
consignes,
des énoncés...
Inciter
l'enfant à partir du nombre le plus grand auquel on rajoute le plus petit (ex:
2+7 on part
de 7 et on ajoute 2).
Associer
l'apprentissage des doubles à des doubles de la vie quotidienne (ex: 2+2
la voiture
a 2 pneus avant et 2 pneus arrière= 4 pneus, 5+→ 5 → on a 5
doigts à
chaque
main= 10).
Pour
additionner des nombres qui sont presque des doubles (ex: 6+7) passer par
le double
inférieur puis ajouter 1.
Faire
prendre conscience que s'il connaît une multiplication il connaît la même en
sens
inverse. L'ordre des nombres dans une addition ou une multiplication ne
change pas
le résultat.
MEMORISATION
Donner des
exemples concrets, réels ou familiers pour l'enfant.
Faire des
liens entre ses connaissances et le nouveau concept abordé.
Les
démonstrations et les manipulations marqueront son esprit.
Fabriquer
des aide-mémoire pour les routines, pour les renseignements qui
reviennent
souvent.
Passer par
différents canaux sensoriels pour renforcer la mémorisation. Exemple:
pour
mémoriser l'orthographe d'un mot lui faire écrire avec son doigt sur le
bureau, lui
dire en même temps le mot et lui montrer une image du mot.
Répéter
l'information à retenir.
Apprendre à
faire des résumés des cours, faire des fiches synthétiques avec des
schémas,
des tableaux...
Donner des
moyens mnémotechniques. Exemple: mourir ne prend qu'un r car on
ne meurt
qu'une fois et nourrir en prend 2 car on mange plusieurs fois par jour.
Passer par
le féminin pour penser à mettre une lettre muette au masculin.
Astuce pour
retenir un mot anglais: prendre une feuille et la plier de façon à
obtenir 4
colonnes. Inscrire le mot en question dans la 1ère colonne. Noter la
traduction
dans la 2nde colonne. Cacher la 1ère colonne et traduire en sens
inverse les
mots de la 2ème colonne dans la 3ème. Répéter l'opération dans la
4ème
colonne.
En début de
journée, faire une révision de ce qui a été vu la veille.
EVALUATIONS, NOTATIONS
Le temps
supplémentaire s'avère efficace en général car si l'enfant s'approprie les
stratégies
d'auto-corrections il pourra améliorer son travail.
Mettre en
évidence ses points forts et ses points faibles de façon à ce qu'il pense à
s'appuyer
sur ce qu'il sait et pense à vérifier les points sur lesquels il est en
difficulté.
Mettre
l'enfant dans de bonnes conditions, il doit être calme et disponible. Essayer
de faire
les évaluations à un moment de la journée où il est généralement
concentré.
Pour
travailler dans de bonnes conditions une pièce calme et silencieuse pourra
l'aider.
Penser à éliminer les sources de distraction que ce soit au niveau de
l'environnement
ou au niveau de la feuille.
Voir avec
l'enseignant s'il est possible d'aménager les évaluations de façon plus
fréquente
afin qu'elles portent sur une quantité de travail moindre. Ainsi elles
seront plus
rapides.
Si
l'évaluation ne peut pas être courte, permettre à l'enfant de faire une pause,
ou
de pouvoir
bouger sur sa chaise.
Préférer
les questions à réponses courtes ou les textes à trous plutôt que les QCM.
Alléger
l'écriture et ne pas prendre en compte les erreurs d'orthographe ou de
ponctuation
si ce n'est pas ce qui est évalué. Demander à l'enseignant s'il serait
possible de
ne prendre en compte que l'objectif de l'évaluation dans la note.
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