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Coronavirus: l’espoir apporté par un petit ver marin
Initialement testée pour la greffe d’organes, l’hémoglobine de ce ver pourrait venir en aide aux malades nécessitant une assistance respiratoire.
Dans quelques jours, les réanimateurs pourraient commencer à tester une hémoglobine extraite de l’arénicole, un ver marin bien connu sur les plages bretonnes (photo). «L’hémoglobine de ce ver est capable de transporter 40 fois plus d’oxygène des poumons vers les tissus de l’organisme que l’hémoglobine humaine. De plus, c’est un transporteur d’oxygène universel compatible avec tous les groupes sanguins», explique Franck Zal, ancien chercheur en biologie marine au CNRS et fondateur de Hémarima, la biotech qui a mis au point cette molécule.
Initialement, cette hémoglobine a été testée pour la greffe d’organes. Ajoutée aux solutions de conservation d’organes à greffer, elle permet d’allonger leur durée de conservation de quelques heures à plusieurs jours, et d’accélérer la reprise de fonction de l’organe après la greffe. Le Pr Laurent Lantiéri (Hôpital Pompidou, Paris) qui l’a utilisé il y a deux ans pour une greffe de visage en est un ardent défenseur.
Il nous paraît éthique de proposer un traitement de rupture dans un moment où nous n’aurons plus de ressources pour des patients très graves.Pr Bernard Cholley
Aujourd’hui, elle pourrait venir au secours des patients en réanimation sans véritable alternative. Ceux pour lesquels il faut envisager la mise en place d’une assistance respiratoire extracorporelle, aussi appelé Ecmo. «Le problème, c’est que vu l’ampleur de la catastrophe, nous ne pourrons pas mettre tous les patients qui le nécessitent sous Ecmo», explique le Pr Bernard Cholley, responsable du service de réanimation de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris.
C’est à eux que serait administrée la molécule. Le réanimateur reste cependant très prudent et insiste sur l’urgence de la situation: «Nous allons nous trouver réellement dans une grande détresse. Il nous paraît éthique de proposer un traitement de rupture dans un moment où nous n’aurons plus de ressources pour des patients très graves.» Avec d’autres médecins, il rédige un protocole destiné à obtenir rapidement les autorisations nécessaires pour tester la faisabilité de cette technique sur un petit nombre de patients.
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