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Anxiété, dépression, frustration: la quarantaine n’est pas une expérience anodine. Un soutien psychologique précoce ciblant les populations à risques peut toutefois en atténuer les effets.
Les crises d’angoisse et les insomnies ont suivi la courbe exponentielle de l’épidémie de Covid-19. La peur pour leur entourage, le sentiment de leur propre vulnérabilité et la crainte d’une catastrophe sanitaire généralisée ont saisi les Français à mesure qu’ils prenaient conscience, comme les autorités, de la gravité de la situation. Cette crise qui se concrétise ces jours-ci par les mesures spectaculaires de confinement annoncées par le président de la République laissera des traces.
Il est encore trop tôt pour en mesurer l’ampleur, mais une étude parue le 6 mars dans la revue scientifique General Psychiatry donne un aperçu du stress associé à cette période tumultueuse, entre peur de la contamination et confinement drastique, et nous indique le chemin à prendre pour limiter son impact psychologique.
Directrice de recherche au Centre de santé mentale de Shanghaï, le Dr Jianyin Qiu a interrogé par questionnaire plus de 50.000 personnes dans différentes provinces de Chine touchées par l’épidémie, mais aussi de Hongkong, Macao et Taïwan. Anxiété, dépression, phobies, comportements compulsifs et d’évitement ont notamment été mesurés. Selon les résultats de cette «prise de température», 35 % des sondés ont connu une détresse psychique - qui s’est révélée sévère chez 5 % d’entre eux.
Une accumulation d’informations anxiogènes
Les femmes sont particulièrement touchées. Elles affichent un score d’anxiété plus élevé que celui des hommes. Un résultat concordant avec d’autres études ayant observé leur plus grande vulnérabilité au stress. «Le confinement est un facteur aggravant car il fait peser un poids plus important sur les épaules des femmes, remarque Catherine Tourette-Turgis, directrice de l’université de patients (Sorbonne) et chercheuse au Conservatoire national des arts et métiers. C’est souvent à elles que revient en effet la charge de l’organisation de la maison, de l’alimentation, des enfants.»
L’étude chinoise pointe d’autres groupes exposés au risque d’anxiété et de stress. Les adultes âgés de 18 à 30 ans, sans doute parce qu’ils ont accès sur les réseaux sociaux à un grand nombre d’informations dont l’accumulation est anxiogène. Sans surprise, les plus de 60 ans sont particulièrement inquiets face à l’épidémie. Le taux de mortalité lié au virus Sars-Cov-2 est plus élevé dans cette population. Les travailleurs immigrés se distinguent enfin par leurs scores élevés, que la chercheuse chinoise explique par la peur de perdre leur emploi et leurs ressources financières.
Si elle confère ainsi un certain sentiment de sécurité à ses débuts, la quarantaine peut rapidement devenir une cause de détresse psychologique en soi, comme le montre de manière très claire une revue de littérature publiée le 14 mars dans la revue The Lancet. Ici, les chercheurs du département de médecine psychologique du King’s College de Londres ont examiné une série d’études menées ces dernières années à l’occasion d’épidémies de grippe saisonnière et du virus Ebola, ainsi que du Sras et du Mers (les deux précédents coronavirus). La peur d’être contaminé ou de transmettre le virus à ses proches, la survenue de symptômes de la maladie, la frustration, le sentiment de solitude et l’ennui sont autant de sources de détresse psychique chez les personnes confinées. Celle-ci s’exprime par des symptômes de stress, de la confusion et de la colère.
Déploiement de consultations psychologiques
Mais il est possible d’atténuer l’impact de cette mise à l’isolement forcée. Les scientifiques relèvent d’abord que la durée de la quarantaine joue sur l’importance de ses effets psychologiques. Un confinement supérieur à 10 jours génère des symptômes de stress plus importants chez les individus. Mauvaise nouvelle, nous sommes probablement partis pour une durée bien plus longue... 15 jours minimum plus vraisemblablement un mois, si ce n’est plus. Une information transparente sur l’objectif de la quarantaine, l’évolution de l’épidémie et le niveau de risque est essentielle pour réduire l’anxiété. Les chercheurs préconisent aussi le déploiement de consultations psychologiques à distance, la mise en place de numéros verts et de groupes locaux de soutien pour réduire l’isolement, la promotion d’une communication centrée sur l’altruisme, le soutien matériel des plus populations les plus vulnérables...
«Les expériences passées nous apprennent qu’une intervention précoce, tous azimuts, est nécessaire pour rendre le confinement le plus acceptable possible et en réduire les effets psychologiques négatifs», souligne Catherine Tourette-Turgis. Ces efforts sont d’autant plus importants que les séquelles psychologiques de cette épreuve peuvent se maintenir dans le temps. Plusieurs mois après leur confinement, certains participants continuaient à décrire des comportements acquis pendant l’isolement, comme des lavages de mains compulsifs ou des angoisses de la foule, peinant à revenir à une vie normale.
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Ce ne sera pas une consultation si on reste dans un cadre de prévention et d’information.
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