Une heure d’activité physique par semaine a déjà un effet antidépresseur
Londres, Royaume-Uni — La relation inverse entre activité physique et dépression semble se confirmer.
En 2013, une revue Cochrane avait conclu à un effet du sport équivalent à celui d’un traitement antidépresseur, tout en soulignant que l’analyse des données publiées présentait beaucoup de limites.
Il s’agit cette fois d’une cohorte prospective norvégienne, suivie en collaboration avec des britanniques, dite HUNT (Health Study of Nord-Trøndelag County). Les résultats, publiés dans l’American Journal of Psychiatrymontrent qu’une faible quantité d’activité physique est déjà associée à une incidence significativement moindre de dépression [1].
« Après ajustements pour les facteurs confondants, et en supposant que la relation est causale, la part attribuable en population suggère que 12% des dépressions [observées dans la cohorte] auraient été évitées si tous les participants avaient pratiqué au moins une heure d’activité physique par semaine », écrivent les auteurs.
La part attribuable en population suggère que 12% des dépressions auraient été évitées si tous les participants avaient pratiqué au moins une heure d’activité physique par semaine
Effet protecteur dans les deux sexes, quel que soit l’âge
L’étude HUNT a commencé entre 1984 et 1986, avec le recrutement de résidents du comté norvégien de Nord-Trøndelag, âgés d’au moins 20 ans. Classiquement, ces participants ont rempli des questionnaires sur leur mode de vie et leurs antécédents médicaux, et subi un examen médical.
Les auteurs soulignent que ces questionnaires permettaient d’apprécier l’intensité de l’exercice physique, au travers de questions sur l’essoufflement et la transpiration.
A ainsi été constitué une cohorte de près de 34 000 adultes, qui ne présentaient aucun symptômes des affections psychiatriques les plus fréquentes, et aucun handicap limitant leurs aptitudes physiques. Cette cohorte a été suivie prospectivement durant 11 ans.
« Après ajustement pour différents facteurs confondants, les sujets ayant initialement rapporté ne faire aucun exercice, présentaient un risque de dépression accru de 44% par rapport aux sujets pratiquant 1 à 2 heures d’exercice par semaine », écrivent les auteurs.
Cet effet protecteur est observé dans les deux sexes, et pour un âge initial inférieur ou supérieur à 50 ans. Il existe par ailleurs une relation dose-effet inverse entre la quantité d’exercice rapportée initialement, et le risque ultérieur de dépression (p=0,001).
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